Journaliste suédois d’origine polonaise, Konrad Jonsson est à la dérive après avoir subi un traumatisme en Irak. Revenu en Suède, il reçoit un appel de la police pour lui annoncer l’assassinat de ses parents adoptifs à Tomelilla. Principal suspect de ce double meurtre, il retourne pour les besoins de l’enquête au sud du pays dans cette petite bourgade qu’il a quittée depuis presque trente ans. Dès son arrivée, il est assailli par ses souvenirs. Il n’a de cesse de s’interroger sur la disparition, quand il avait sept ans, d’Agnès, sa mère biologique, ainsi que sur les raisons de son adoption par ce couple pour lequel il n’a jamais eu d’affection.
L’auteur, journaliste comme son héros, s’intéresse particulièrement aux problèmes d’immigration en Suède. Dans ce premier roman, il met en scène l’atmosphère étouffante d’une petite ville de province où règnent le racisme, la xénophobie et le chômage. Les engagements des habitants lors de la deuxième guerre mondiale, puis les vagues successives d’arrivée de population étrangère marquent les esprits et les vies. Le récit efficace mais sans grand suspense s’articule entre la quête de la disparue, les interrogations du « bâtard de Polack » et l’enquête criminelle. Les personnages assez bien campés captent l’attention.