Le mot « crise », employé pour qualifier la déconfiture mondiale actuelle est un euphémisme selon Philippe Dessertine. Celui-ci, universitaire, journaliste, spécialiste financier, préfère « désastre » ou « fracture » pour décrire l’abîme côtoyé. Virulente et grinçante, son étude analyse en première partie l’historique du krach dont l’origine ne serait pas à rechercher uniquement dans les milieux financiers, mais aussi dans les pratiques étatiques et individuelles. Entremêlant déroulement des opérations et diatribe acerbe au risque de perturber l’ordonnancement de l’exposé, il montre comment laxisme et surendettement en particulier ont conduit au cataclysme évité d’extrême justesse en octobre 2008 mais toujours menaçant. Plus brève et moins convaincante, la seconde partie de son ouvrage propose des remèdes pour éviter des rechutes ultérieures. Un pamphlet – accompagné d’un bref lexique pour les néophytes – pour redonner confiance et relancer les rouages économiques sur des bases supposées saines ?
Ceci n’est pas une crise (juste la fin d’un monde)
DESSERTINE Philippe