Biographe émérite, Jean-Claude Lamy (Brassens : le mécréant de Dieu, NB janvier 2005) imagine une rencontre entre Céleste, gouvernante de Marcel Proust, et Françoise Sagan, au pseudonyme tiré de La Recherche du Temps Perdu ; Au long d’un dialogue continu, les deux femmes, qui partagent une origine rurale commune, les Causses, racontent leur vie respective, les événements de leur temps. Céleste voue une admiration éperdue au grand homme, qu’elle aida à vivre et à mourir. Avec Françoise, elle évoque les auteurs admirés (Chateaubriand, Ruskin), les amis, les peintres aimés (Canaletto, Carpaccio) et surtout Venise, leur ville d’élection. Apparaît le caractère anxieux, mélancolique de l’écrivain, rêveur impénitent, ses réactions au monde extérieur, les prix récoltés, et en parallèle se dessine la gestation difficile d’un roman de Sagan. Un texte multiple, parfois inégal, plutôt humaniste, aux nombreuses références culturelles, à la fois instructif et hommage original, habite ce court opus, entre essai et roman. (S.La. et A.C.)
Céleste et Sagan ; pour l’amour de Proust
LAMY Jean-Claude