Céline’s band

Le cinquantième anniversaire de la mort de Céline est marqué, dans un climat de polémique, par la publication de nombreux ouvrages. Alexis Salatko (Horowitz et mon père, NB avril 2006), entremêlant un récit de fiction à une biographie de l’écrivain, construit un roman très vivant. Un jeune homme, le narrateur, échoue chez les Hardelot, anéantis par le décès de leur fils. Max le père, qui noie son chagrin dans l’alcool, se lance dans le récit de sa jeunesse auprès de Céline et de sa bande d’amis dont Marcel Aymé, le fidèle entre tous. À travers la parole gouailleuse de Max, l’auteur relate la vie de « Ferdine » médecin des pauvres et antisémite radical, les compromissions, l’exil, la prison pendant la guerre… Écrit avec verve et illustré de citations, ce « roman biographique » rend plus accessible un Céline souvent détestable, toujours insaisissable, plein de contradictions mais écrivain exceptionnel. Ni hagiographie ni procès, il n’apporte aucune révélation, mais peut constituer une invitation à partir pour un “voyage au bout de la nuit”.