Un jeune monarque moyen-oriental, imbu de son pouvoir absolu, ne perçoit pas la désespérance de son peuple dont il se croit le bienfaiteur. Son père, dont il était l’unique enfant, lui avait donné un frère adoptif avec lequel il a grandi en parfaite entente. Mais, devenu adulte, celui-ci disparaît brusquement pour vivre avec les plus déshérités du pays. Il prend la tête d’un mouvement révolutionnaire qui s’amplifie inexorablement jusqu’au jour où il envahit le palais royal et met fin au régime honni. Sous forme de monologue du despote adressé au « frère » perdu, ce récit court et dense est le premier roman de Marie Barthelet, une passionnée des mots, qui a publié des nouvelles auparavant. Elle traite ici, avec sobriété et justesse de ton, de la solitude du pouvoir, de l’aveuglement politique et des conflits souvent déchirants entre convictions personnelles et liens affectifs, familiaux ou amicaux. Ce qui est peut-être le plus remarquable c’est la belle écriture, précise et expressive, bien maîtrisée, avec parfois une touche poétique. (P.S. et J.C.-N.)
Celui-là est mon frère
BARTHELET Marie