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En 1819, Alexandre Csoma (dit Sandor), un Sicule de Hongrie, part, sans passeport ni argent, pour l’Asie centrale, avec pour seul bagage ses connaissances linguistiques. Son objectif : élucider l’origine de son peuple et de sa langue inclassable, qu’il pense venir des Huns. Durant vingt-trois ans, à pied, Sandor, aussi obstiné et endurant qu’un “rhinocéros”, brave tous les dangers, qu’ils viennent des autochtones méfiants ou d’une nature hostile, de l’Himalaya, chaîne presque infranchissable. Au hasard des rencontres, il est aidé par un Anglais original qui lui demande d’établir un dictionnaire tibétain. Ce vagabond atypique se consolera ainsi de ne pouvoir atteindre le Turkestan chinois.
Sylvain Jouty, chamoniard fou de montagne (L’odeur de l’altitude, N.B. août-sept. 1999), spécialiste de l’histoire de la conquête des cimes (Le roman du Cervin, N.B. août-sept. 2003), reconstitue minutieusement l’épopée d’un scientifique désintéressé qui a permis de connaître la langue et la culture tibétaines, à une époque où l’Asie centrale était peu pénétrée par l’Occident. Un livre touffu mais passionnant sur cette austère région des confins du monde, carrefour commercial multiculturel, qui a toujours été l’objet de la convoitise des grandes puissances.