Cendres et rouge

Tueur de rats patenté, T-K est envoyé par sa société pharmaceutique dans une contrée dévastée par une épidémie. D’abord en quarantaine à l’aéroport, il est ensuite prié de ne pas travailler et perd sa valise et son portable. S’il contacte son pays, on l’ignore ou on l’accuse d’avoir assassiné son ex-épouse. Il s’enfuit, devient clochard, atterrit dans les égouts et dispute aux rats sa nourriture. Puis il s’enrôle comme exterminateur des rongeurs et se trouve happé dans une spirale de violence qui le mène au pire. Solitude et déshumanisation ne sont qu’un aspect de cette descente aux enfers. Plus inquiétante que l’épidémie ou la secousse tellurique menaçante, se dessine, petit à petit, la personnalité du héros hanté par un passé douloureux et habité par un présent cauchemardesque. Premier roman d’une jeune Coréenne, ce récit est une satire du monde d’aujourd’hui. Il est aussi une préfiguration de celui de demain dont les composantes sont la perte d’identité et l’errance. Sinistre et angoissant, certes, mais racheté par un réel talent d’évocation.