Ăcologiste, laĂŻque, pacifiste et rĂ©publicaine, Ernestine, quatre-vingt-neuf ans, habite un village dâAnjou. Elle compose des poĂšmes (rustiques), son seul certificat dâĂ©tudes lui a laissĂ© une orthographe parfaite. Câest donc sans faute quâelle Ă©crit (en prose Ă©galement rustique) aux directeurs des Postes, de Carrefour je positive, de Coca-cola, de France-Culture, etc. Cent lettres ! AccompagnĂ©es de petits dessins de couleur. Chaque fois, soit directement, soit sournoisement, elle dĂ©nonce la mauvaise nourriture, la publicitĂ© mensongĂšre, les bibliothĂšques payantes, etc.
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La langue est savoureuse, les sujets souvent cocasses. Le feuilleton « Les deux Orphelines », les demandes dâobjets promotionnels gratuits, les timbres postes tissent un fond rĂ©pĂ©titif engendrant un humour bon enfant. LâauthenticitĂ© de lâĂ©pistoliĂšre indomptable soulĂšve quelques questions : une plume plus savante ne se dissimule-t-elle pas derriĂšre le parler angevin ? Ce « best of » de la correspondance dâErnestine rĂ©jouira ses fans. Quant aux nouveaux venus, ce sera selon leur sens de lâhumour et leurs goĂ»ts, entitĂ©s variables comme chacun sait.