En 2024, la France est gouvernée par un général-président, à la solde des multinationales, d’où la ruine des services publics et le mépris à l’égard des chômeurs et des pauvres… Quand il est question d’enfermer les musulmans dans des ghettos, le Syndicat et ses sympathisants organisent une gigantesque manifestation, surveillée de très près par le pouvoir. Elle se déroule, embarquant les espoirs des opprimés. Elle se termine par une pluie corrosive, symbolique… Quels lendemains ? Mordillat est romancier (La tour abolie, NB décembre 2017), également sociologue et cinéaste, trois casquettes qui se retrouvent bien ici ; il ne fait pas mystère de ses opinions, et ses personnages sont vigoureusement campés. Les gens sympathiques sont la plupart du temps syndicalistes ou enseignants ; une cible rêvée, les chrétiens militants. Le pouvoir corrompu, impitoyable, s’appuie sur une technologie de pointe pour « fliquer » les mécontents. Mais chaque individu, traité à part dans ce roman choral, a droit à un portrait appuyé, convaincant : bons et méchants sont vite départagés ! Quelques intrigues sentimentales pour pimenter, un triomphe pour la femme musulmane, moderne damnée de la terre… et les lesbiennes, les bonnes soeurs amoureuses ! Libertaire, romanesque, mais les ficelles sont usées. (E.B. et L.D.)
Ces femmes-là
MORDILLAT Gérard