Gilles Dowek avait reçu, en 2007, le grand prix de philosophie de l’Académie française pour Les métamorphoses du calcul. Il analyse, dans le présent essai, l’origine de quelques préjugés qui empêchent une pensée libre de se développer. D’où viennent les discours antiscientifiques qui critiquent la place de la science contemporaine dans la vie moderne ? Pourquoi tant d’a priori défavorables à l’égard de la fonction productive et tant de dévalorisation des sciences appliquées dans notre société ?
Cette brève étude plonge dans les racines archaïques de notre culture, jusqu’au premier millénaire avant notre ère, pour montrer comment l’action militaire a été valorisée aux dépens du travail, la parole aux dépens de l’écriture, puis le romantisme aux dépens des « Lumières ». L’auteur, qui a une grande culture, donne de nombreux exemples, mais argumente parfois rapidement. Une mise en lumière succincte de ces mécanismes est-elle suffisante pour les dépasser ? Le sujet, intéressant, est traité de façon un peu univoque, il bénéficierait de plus amples développements. Cet essai a le mérite d’ouvrir des pistes de réflexion.