C’est l’univers qui l’a voulu

Virgile, 11 ans, est très timide ; il n’a qu’un ami, Gulliver son cochon d’Inde. Harcelé à l’école, tout lui semble insurmontable. En secret il s’éprend de Valencia, une fillette sourde et appareillée qu’il n’ose pas aborder. Virgile consulte Kaori, 12 ans, qui a ouvert avec sa petite soeur, Gen, un cabinet de voyance, interdit aux adultes ! Les filles croient au destin. Virgile et Valencia ayant les mêmes initiales sont faits pour s’entendre… Lorsque Virgile rate un rendez-vous, l’inquiétude gagne Kaori, Gen et Valencia, qui partent à sa recherche.  Dans ce roman vivant qui ne manque pas de suspense, l’auteure réussit à parler sans mièvrerie de la différence dans sa douloureuse complexité. Elle brosse de beaux tableaux d’enfants dissemblables, faisant entendre avec empathie les sentiments et les angoisses qui les traversent. Leurs points de vue alternent dans des chapitres courts qui tiennent la chronique de leur existence. On s’attache à tous les personnages : le timide morne et triste qui ne trouve pas sa place dans une famille extravertie, la sourde en recherche de solitude car rejetée par ses camarades, etc. Ce récit émaillé de dialogues animés et de légendes philippines, dédramatisant et positif, séduira les 9-11 ans, même si le happy-end est un peu idéalisé. (F.C. et M.-C.D.)