C’est pas toi le monde

GEFFRAY Raphaël

Bené va à sa nouvelle école pour la première fois. Il y est accepté, malgré cinq renvois successifs d’autres établissements pour violence, rébellion, et incapacité à lire et écrire. Est-il irrécupérable? Valentine, sa maîtresse, décide de le prendre en main. Très vite il sait lire, apprivoisé par la ferme douceur de cette femme à laquelle il s’attache. Hélas, l’année suivante, Ophélie, la nouvelle, « ne sait pas le tenir » comme Béné le reconnaît. Il retrouve ses anciens démons et doit assumer une régression (totale ?). Enfin presque, car il reconnaît l’impasse dans laquelle le menait l’attachement possessif à Valentine « C’est pas toi le monde ».

 

Raphaël Geffray crée un personnage touchant, un enfant sauvage sans père et à la mère au caractère inconsistant. Il suffit d’une enseignante équilibrée pour savoir détecter sous une surface stérile, un terreau plein de richesses. Cette rencontre sera-t-elle suffisante pour sauver Bené ? Ce gamin restera pour le lecteur un être complexe envahi par de multiples obsessions qui peuplent ses rêves et sa réalité, exprimées par des moyens graphiques en noir et blanc, inventifs et surprenants. Parfois difficile à comprendre cet épais roman graphique passionnera le monde de l’éducation. (Y.H. et E.B.)