Évidemment, le lion s’imagine être le roi des animaux. Mais le narrateur de cette histoire, dessiné en bas de page, met cette assertion en doute. Et il a des arguments. Ce roi-là, le lion, est incapable de survivre en dehors de la savane; à la montagne, il grelotte, en ville, il est perdu, sous l’eau, il se noie. Alors que lui, le narrateur, se vante de pouvoir résister à tous les climats! Mais n’y aurait-il pas un petit problème… de taille?
Connaissez-vous le tardigrade? Sa photo figure vers la fin de l’album – juste avant qu’on ne découvre sa dimension réelle. Cette histoire amusante joue des contrastes et des capacités pour mieux surprendre. Tel le crapaud, la bestiole enfle -dans les dessins- de se croire la plus douée. La typographie du texte, court et vivant, joue le jeu, avec ses variations de dimension. Le format à l’allemande (ouverture en vertical) permet à l’illustration d’utiliser une double hauteur de page. Grands aplats noirs zébrés de blanc, touches de gris et de rouge, stylisation et géométrisation, ses formes et ses couleurs élégantes contrastent avec la représentation humoristique du lion et du tardigrade. À ridicule, ridicule et demi dans une fin ironique.