Collaborateur à « l’Express », puis au « Monde », Jean Daniel est sollicité par Claude Perdriel pour prendre la direction de « France Observateur », bientôt rebaptisé le « Nouvel Observateur » pour « créer une passerelle permanente entre le culturel, l’éthique et le politique. » S’y côtoient nombre de grands noms dans tous les domaines, de Mendès à François Furet, Sartre, Vilar… Pendant quarante ans, il assume son rôle d’éditorialiste, « de discussion intérieure » comme le définit Nora, appréciant plus la complexité que la polémique ou le militantisme. Jean Daniel évoque ses désenchantements, s’affirme homme de gauche, plus précisément « social-démocrate mystique », relate ses relations tumultueuses avec François Mitterrand, parle de l’amour, de l’Algérie bien sûr et de son anti-colonialisme, de son goût pour l’introspection, de sa judéité, du vieillissement. Ces entretiens ont pour ambition d’être un « catalogue raisonné d’un artiste du journalisme ». L’homme s’y dévoile derrière l’intellectuel engagé qu’il a toujours été. Le lecteur rencontre une exigence et un regard personnels et percutants tout autant que dans ses Carnets (NB décembre 1998 et décembre 2000).
Cet étranger qui me ressemble
DANIEL Jean, RABAUDY Martine de