Mai 1987. Le soir tombe sur le jardin solognot de Sophie. Trahie, elle a rompu un mariage de vingt ans et a quitté Paris. Elle apprivoise maintenant la campagne et la solitude. Le téléphone grésille. Au bout du fil, une voix rauque de femme… C’est sur les hauts de Montmartre, dans sa chambre close, que Iolanda, au bout de son mal-être, a tapé au hasard sur les touches de son combiné. Devant elle, une fiole de whisky, cent vingt comprimés… Deux heures durant, les deux femmes parlent. Puis trois mots ultimes « Je suis Dalida » et la communication est coupée… David Lelait-Helo a écrit plusieurs biographies de femmes du show-biz (Barbara, NB décembre 2007). Son récit emprunte des fragments bien réels à la vie de Dalida. En les insérant dans un huis clos fictif, il crée une dramaturgie sobre et efficace pour mettre en scène les derniers instants de la chanteuse. S’ensuit un long dialogue entre les deux femmes, naturel, empathique, sans pathos. Elles livrent leurs blessures, leurs états d’âme, leur rapport à la mort. Le ton, celui de la conversation, fluide, sans effets mais sincère, banalise et crédibilise situation et personnages.
C’était en mai, un samedi
LELAIT-HELO David