En 1960, Jeanne, sept ans, est confiée par l’Assistance publique, avec ses deux soeurs de six et cinq ans, à Mademoiselle Eugénie qui habite un château en pleine campagne. Leur mère, femme-enfant, est jugée incapable d’élever ses filles. Jeanne a été maltraitée dans sa première famille d’accueil et ses soeurs n’ont jamais quitté l’orphelinat. Elles vont goûter une atmosphère familiale qu’elles n’ont jamais connue, mais l’aînée supporte mal l’autorité de Mademoiselle Eugénie. Lorsque la quatrième soeur arrive, âgée de trois mois, et bénéficie d’un traitement de faveur, elle se rebelle… Dans ce nouveau roman, Yves Viollier (La nuit d’après, HdN avril 2018) abandonne ses thèmes favoris de « romans historiques de terroir » pour aborder le problème des enfants confiés à l’Assistance publique et de leur destin. Le récit est coloré et vivant, les caractères des enfants cernés avec justesse, en particulier celui de l’aînée qui, à sept ans, s’est déjà forgé une armure face aux mauvais traitements. Elle se rebiffe peu à peu. Le manque de tendresse incite les trois soeurs à une solidarité sans faille et les destins différents de chacune démontrent l’effet de l’environnement suivant l’âge où les fillettes ont été recueillies. Un roman un peu désuet mais attachant. (E.L. et A.-M.D.)
C’était ma petite soeur
VIOLLIER Yves