Cette histoire-là

Si en 1903, la course Paris-Madrid passionne les foules, les automobiles sont alors plus que rares dans la campagne italienne. Fasciné par leur vitesse et leur mécanique, le fermier Libero n’hésite pas à vendre ses vaches pour ouvrir un garage – à la clientèle improbable – tandis qu’Ultimo, son fils de sept ans, n’est sensible, lui, qu’au tracé que dessinent sur la route les machines rugissantes. Toute sa vie, qu’il batte en retraite lors de la déroute des troupes italiennes à Caporetto en 1917 ou, plus tard, qu’il parcoure les États-Unis en réparant des pianos et en nouant avec la perverse et fascinante Elizaveta une étrange relation amoureuse faite de fuite et de poursuite, Ultimo mûrit son projet de circuit routier parfait. Parviendra-t-il à le construire ?  L’histoire de cet étonnant personnage obsédé par son rêve se reconstitue peu à peu à partir d’épisodes discontinus contés par des locuteurs différents. Avec une maestria stylistique nécessitant parfois de l’attention, s’autorisant même quelques préciosités typographiques, l’auteur de Sans Sang (NB mars 2003) confirme sa délicatesse d’expression et sa puissance d’évocation.