Catherine, Parisienne arrivée enceinte à Yaoundé en 1982, est l’amie de Jean-Martial, journaliste d’opposition, fils d’un militant de l’UPC, parti révolutionnaire du Cameroun. Leurs enfants respectifs Constance et Ruben deviennent inséparables. En mai 1991, Catherine disparaît et Jean-Martial est arrêté peu après, puis, libéré, il meurt des suites de sa détention. Qu’est-il arrivé à Catherine ? Qui était-elle vraiment ? Ces questions ne cesseront d’obséder Ruben et Constance.
Après l’Algérie (Nos années rouges, NB mai 2017) Anne-Sophie Stefanini entremêle à nouveau conflits politiques et destinées humaines. Dans cette histoire à quatre voix, chacun apporte un éclairage différent. Les deux premiers récits, ceux des enfants, à la progression très lente, baignent dans une atmosphère lourde de tristesse et d’attente. Ce n’est qu’avec les voix des deux parents que l’histoire prend une véritable intensité dramatique adossée à une chronique historique violente de l’histoire du Cameroun. C’est un beau roman psychologique – à l’écriture fluide, poétique et nostalgique – sur le souvenir et le rapport avec les disparus qui continuent à vivre dans la mémoire de leurs proches, en quête d’une identité qui leur a été volée. Un livre attachant. (D.M.-D. et M.-N.P.)