Peu après l’attaque du 11 septembre 2001, un riche homme d’affaires new-yorkais s’installe avec sa famille dans la petite ville de Howland, Massachusetts, où il possède une résidence secondaire. Il s’impose à la tête de la municipalité et entreprend de redresser les finances de la ville avec ses propres deniers. D’abord accueillie avec soulagement, sa générosité intrigue et suscite des réactions mitigées dans la population locale. Un jour, des caméras de vidéo-surveillance sont installées aux deux extrémités de la rue principale. Jonathan Dee (La fabrique des illusions, NB janvier 2013) recrée une société en miniature, dans une petite ville provinciale, avec son décor, son histoire, ses habitants, et décortique les failles de leurs relations : rivalités, insatisfactions, pressions familiales et sociales. Comme avec un projecteur-poursuite, il circule d’un personnage à l’autre : l’entrepreneur, le policier municipal, la bibliothécaire, etc. L’auteur observe au microscope leurs vies quotidiennes et leurs réactions face à la dérive progressive d’une démocratie locale soumise au pouvoir de l’argent. Étonnant au début, le procédé lasse sur la longueur. Des ellipses inattendues n’aident pas à l’interprétation d’un épisode final très énigmatique. Une riche parabole politique et sociale mais aux clés peu évidentes. (T.R. et B.Bo.)
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DEE Jonathan