Florent part pour l’Angleterre rejoindre Jenny pour qui il a eu un coup de foudre sur les barricades de 1968. Celle-ci pose ses conditions. Ce sera du sérieux et ils auront une fille qui se prénommera Lilie. Quelques années plus tard, Florent et Lilie se rendent sur la tombe de Jenny, puis reprennent le ferry pour la France. Restant à l’écart pour faire le point sur sa vie brisée, Florent laisse sa fille aller seule au bar et se perdre sur le bateau. Retrouver sa fille vêtue de son ciré jaune, voilà désormais la seule obsession de cet homme déboussolé. Pourtant, celle-ci, maintenant mère de famille, vient le voir régulièrement dans la maison de soin où il est hospitalisé, mais il ne la reconnaît plus.Comme l’esprit perdu de Florent, le récit, subtil et souvent elliptique, va et vient à travers les époques et les lieux, les maigres souvenirs, les vies qui se croisent, les colères et les remords. Peu à peu, les personnages prennent chair dans toute leur humanité, face au drame d’Alzheimer. Une très belle image, ferme et délicatement encrée, remplit les visages de sentiments contrastés. Changeant selon les époques, les teintes douces laissent parfois échapper comme un leitmotiv, le jaune vif du ciré et le turquoise intense qui illumine le regard de la jeune femme.
Ceux qui me restent
MARIE Damien, BONNEAU Laurent