Chambre 070

FLAMANT Ludovic, JOOS Louis

L’enfant ne connaĂźt de son Papy qu’une photo, en jeune militaire mĂ©daillĂ©, abandonnĂ©e dans le grenier familial. Quand il dĂ©couvre dans la maison de retraite ce grand-pĂšre muet sur sa chaise roulante, son imagination dĂ©bridĂ©e interprĂšte la situation : Papy a les dents serrĂ©es ? C’est un espion qui ne veut pas livrer son secret
 Il tend la main vers la porte ? Il faut l’aider dans son Ă©vasion. Celle-ci tourne en course-poursuite avec une« blouse blanche », heureusement terminĂ©e chez Lucie, la vieille et paisible amie.

 

L’adulte lit Ă  travers les lignes la dĂ©tresse, l’isolement d’un vieillard paralysĂ©, son dĂ©sir de fuir. L’illustration, d’une grande qualitĂ© graphique – plume et aquarelle – interprĂšte le texte avec intelligence et sensibilité : le lavis d’encre noir souligne la tristesse du « chĂąteau » mais les visages sont ridĂ©s avec douceur. La complicitĂ© plausible entre le jeune enfant – si naturel dans son anorak rouge, la casquette vissĂ©e Ă  l’envers – et les personnes ĂągĂ©es est Ă©voquĂ©e avec chaleur. Curieux regard sur la vieillesse, Ă  la fois invitation Ă  la rencontre pour les uns, Ă  la rĂ©flexion douce-amĂšre pour les autres.