Dans la banlieue sordide d’une grande ville d’Amérique latine, le narrateur, solitaire et orgueilleux, s’accommode tant bien que mal de sa misère économique, culturelle et affective. Dressé par son père à affronter les gamins du quartier et à ne respecter que la loi du talion, il est habitué depuis son enfance à la violence quotidienne. Un soir, errant dans un terrain vague, il assiste à un féroce combat de chiens, puis se bat lui-même avec un molosse. Il le tue, mais, blessé, est agressé par le propriétaire du chien, assommé, dépouillé. Il ne rêve plus que de vengeance.
Ce récit est très dur, sans pitié, sans humour. Les êtres que croise le narrateur ne sont ni des monstres, ni des épaves, mais sont veules, faibles, avares, alcooliques, et « vivent sans espoir ». L’écriture est sèche, précise, sans fioritures ; elle atteint parfaitement son but, celui de peindre une humanité qui ne connaît que haine et violence, plus sauvage que les chiens dressés par l’homme pour tuer.