Champs de bataille

Au début du XXème siècle, le coût des transports ayant spectaculairement baissé, les productions agricoles réalisées dans certains pays sur de très grandes surfaces viennent à concurrencer les productions locales françaises. La décision est alors prise de favoriser la production intensive en France le corollaire étant d’envisager le remembrement pour obtenir de très grandes surfaces de culture. Mais, dans un état centralisé les décisions prises vont l’être sans connaissance des écosystèmes économiques et environnementaux singuliers suscitant des révoltes locales étouffées par les interventions policières. La paresse intellectuelle, l’obsession irréfléchie, le profit de certains, l’absence de consensus locaux et de prise en compte de l’expérience de terrain, vont amener à une situation catastrophique qui amène certains promoteurs du remembrement à regretter d’avoir facilité cette politique ou pris des décisions en ce sens.

Après « Algues vertes » , Inès Léraud et Pierre Van Hove, réitèrent dans « Champs de bataille » une approche pragmatique et une analyse alimentée par tous les tenants du sujets, pour ou contre, avec à la clé un ouvrage riche et « didactique» utile à la compréhension à la fois de la dérive qu’a été le remembrement et de la marche de l’état trop souvent sourd et aveugle. On ne refait pas le passé, mais on peut éviter de recommencer les mêmes erreurs puisse cette BD contribuer à cette réflexion.

(PD)