Changer d’air

Jour de prérentrée pour Paul, professeur de lettres à Lorient. Un incident surprenant – une femme bêtement tombée à l’eau dans le port sous ses yeux – change radicalement le cours de sa vie : il n’ira plus au lycée, il partira à l’aventure, il quittera sa femme et ses deux fils, et grand bien leur fasse… Aussitôt il prend un congé, s’installe à Nantes et meuble sa solitude monastique avec Henri, un poisson rouge différent des autres. Paul perd-il pied ou a-t-il atteint la sagesse ? Ses proches, si peu nombreux, s’inquiètent mollement… Un premier roman et une histoire en apparence sans queue ni tête… Pourquoi pas ? Marion Guillot écrit très bien et étudie au plus près un personnage qui ne sait plus où il en est. Nous aimerions le comprendre, la place des poissons dans sa vie nous trouble ! Mais il se dérobe. « J’aime mieux quand il ne se passe rien », dit-il alors qu’il essaie d’écrire et accumule les brouillons. Mais justement, à la page suivante, il se passe quelque chose et le roman est presque sauf… Presque. Portrait atypique et peu réaliste d’un prof lambda ? Ou évocation cruelle d’un borderline ordinaire ? (M.-C.A. et M.Bo.)