Chanson pour septembre

Ce 7 septembre 1975, Robert de Clerval, écrivain quadragénaire, termine ses vacances ariégeoises. Accompagné de Luce, six ans, sa fille cadette, il part acheter les croissants du petit déjeuner. Ils rencontrent la boulangère, la coiffeuse, puis Luce accompagne sa mère, Irène, à la messe où l’on retrouve, outre les grands-parents, la famille Desmoulins, avant de partager le barbecue dominical. Les mères évoquent leurs souvenirs d’enfance alors que Robert, infidèle, envisage de rompre la vie commune et que Diane, la soeur aînée, adolescente, aimerait bien rejoindre son flirt ! Neuf heures, dix heures… jusqu’à minuit : l’auteur (Des femmes de l’autre côté, NB juin 2011) découpe la journée de la famille en tranches de vie de longueur inégale. Par intervalles, elle y intègre le devenir de chaque personnage, jusqu’aux années quatre-vingt. Un découpage original qui apporte de la vivacité à ces récits d’existences bien ordinaires. Les portraits de femmes, croqués avec sensibilité et sensualité, frappent par leur accent de vérité. Malgré les digressions, le style reste fluide. Les commentaires, in petto, de la fillette et ses associations d’images apportent de la fraîcheur à l’ensemble. Une lecture facile.