« Sept chants » racontent la cavale d’un jeune garçon, sans nom et sans visage mais aux grands yeux intenses, à la fois violent et pur. Soupçonné d’avoir tué le curé de son village alors qu’il voudrait éliminer l’homme rustre qui partage le lit de Marie sa mère, il fuit la noirceur et les « saletés » commises par les êtres entre eux. Lors de son errance, il rencontre un contremaître de chantier, des malfrats et leurs compagnes, des gitans ; tous sont fascinés par ce gamin surgi brutalement dans leur existence qu’il bouscule en laissant de nombreux cadavres derrière lui. Après l’avoir présenté comme assassin, justicier ou fou, l’éblouissement du « septième et dernier chant » veut en faire un nouveau messie.
Auteur de bandes dessinées et de littérature jeunesse, Patrick Delperdange livre un récit étrange, à l’atmosphère nauséabonde, violente parfois ; il met en scène face à ce fils de Marie des personnages souvent à la marge, ayant noyé le meilleur d’eux-mêmes dans les « saletés », l’alcool ou la « poudre ». Le lecteur ne peut rester indifférent à ces Chants des gorges pour sortir de la boue, portés par une vibrante écriture.