La veille de leur mariage, sa compagne meurt en de tragiques circonstances, il reste seul, avec leur fille de dix ans. Maintenant, il lâaccompagne tous les jours Ă lâĂ©cole et passe sa journĂ©e lĂ , attendant la sortie et lâinĂ©vitable souffrance. Mais la vie continue, chaos calme. Il observe les passants, les riverains, crĂ©e des liens fugaces, travaillant sur un banc, dans sa voiture. Sa vie professionnelle affronte aussi la tempĂȘte : dans sa sociĂ©tĂ©, une fusion sâannonce, menaçante. Au pied de lâĂ©cole, collĂšgues, patrons, famille, amis se succĂšdent dĂ©sormais, disant leur sollicitude, mais dĂ©versant surtout leurs angoisses auprĂšs du hĂ©ros qui joue obligeamment son rĂŽle de conseiller, de thĂ©rapeuteâŠ
Â
Sandro Veronesi, qui nous avait dĂ©jĂ plu (La force du passĂ©, N.B. juin 2002), dĂ©ploie ici les sĂ©ductions dâune plume Ă©tonnamment diverse : instants tendres et fragiles entre pĂšre et fille, scĂšnes Ă©rotiques aux dĂ©tails fulgurants, univers masculin dâambitions affrontĂ©es, plongĂ©es dans lâambiguĂŻtĂ© de lâhistoire familiale, lumiĂšre paisible du quotidien partagé⊠Et le veuf quâil propose Ă lâimagination (des lectrices !) est bien sĂ©duisant. Bref, un roman comme on les aime.