Karitas est née avec le XXe siècle en Islande. Artiste peintre dans un village perdu, elle a quitté mari et enfants pour suivre sa vocation. Épanouie dans la solitude, elle est rattrapée par sa famille au lendemain de la seconde guerre mondiale et doit s’occuper d’abord de sa petite-fille, puis de ses proches. Cependant elle ne renonce jamais à l’art, luttant dans un monde où les femmes doivent être des mères, des grand-mères, des femmes au foyer exemplaires. Paris, New York, elle devient célèbre mais peu lui chaut. Elle vit libre jusqu’à la fin de sa vie centenaire.
À travers le destin de Karitas et l’histoire de sa famille, l’auteure (Karitas, Sans titre, NB novembre 2008) révèle en profondeur l’évolution et les tensions de la société islandaise de 1945 à 2000. L’héroïne est bouleversante dans son dilemme entre l’amour et la peinture, la vie de famille et la vie d’artiste. Que de renoncements, de souffrances, d’incompréhensions, mais aussi d’amour et de beauté ! Des destins de femmes mis en valeur par une écriture toute en nuances, une réflexion profonde sur l’art, un souffle rare dans l’analyse de la psychologie des personnages. Un roman poignant sur la difficulté de créer, d’aimer, de vivre passionnément.