Chaque soir à onze heures

À l’âge du lycée, Willa a une vie sociale bien remplie : des amies, un petit ami, Iago, grâce à qui elle connaît la vie dorée des beaux quartiers, des parents artistes divorcés qui la choient chacun à sa manière et une passion pour le saxo. Au cours d’une soirée, elle fait la connaissance d’Edern, sombre et mystérieux, qui la convainc de venir faire de la musique avec sa petite soeur Marni. Au fond d’une impasse, la jeune fille découvre, dans une étrange maison délabrée, un secret de famille tragique.  Malika Ferdjoukh construit avec un savoir-faire évident une invraisemblable intrigue qui tient en haleine jusqu’au dénouement. Elle invente un univers gothique, dans un Montmartre à la fois contemporain et hors du temps qui rappelle les romancières anglaises du 19ème siècle. Les personnages sont attachants malgré leurs excès : Willa, intelligente et sensible, dans un monde de paillettes qui n’a pas prise sur elle, deux « amoureux » pour étoffer le volet sentimental de l‘histoire, Marni et ses trouvailles langagières pour l‘émotion. De la noirceur, de la tendresse, du suspense, dans ce « polar romantique ;  un exercice parfait de littérature romanesque.