Après Joséphine de Beauharnais (Quel effet bizarre faites-vous sur mon coeur, NB mai 2014), Christine Orban fait une étude quasi psychanalytique de Marie-Antoinette et, guidée par ses intuitions, construit un canevas à partir de thèmes bien sélectionnés. Comment Marie-Antoinette est-elle devenue le symbole à abattre pour les révolutionnaires ? La polémique la poursuit : sur l’échafaud, elle perd son soulier, on soupçonne « une volonté délibérée »… La tenue de la reine au jour du supplice devient à la mode, baptisée « mise à la victime »… Le sang versé par les tortionnaires, c’est le sang bleu des derniers rois français de droit divin ! Arrivée à quatorze ans à Versailles, la reine reste l’Autrichienne, objet de tous les fantasmes. Icône malgré elle, infantile, narcissique. Une accumulation d’erreurs, de malentendus. Coupable mais pas responsable. Sa prise de conscience débute en octobre 1789. Aux Tuileries, au Temple, à la Conciergerie, c’est avec une empathie contagieuse qu’on redécouvre le calvaire d’une mère, devenue, le 16 octobre 1793, une femme à la dignité exemplaire. (A.-C.C.-M. et C.G.)
Charmer, s’égarer et mourir
ORBAN Christine