Ma Jian, poète et peintre pékinois, est persécuté par les autorités comme intellectuel indépendant. Heureusement libéré, il décide de fuir, de connaître son pays, ses habitants et parcourt des milliers de kilomètres, principalement à pied, rencontre des dizaines de gens, aidé par les plus humbles comme les plus savants. Bouddhiste, il recherche aussi un enrichissement spirituel. Exerçant une infinité de métiers, il visite tous les lieux mythiques de la Chine éternelle et ses nombreuses minorités, converse avec les plus pauvres, arriérés ou hostiles.
D’innombrables épreuves l’attendent, physiques ou politiques, mais il s’entête à repartir jusqu’à ce qu’il retrouve une sérénité et un sens à sa vie. La description qu’il fait du système politique est effroyable, la cruauté des régimes des cinquante dernières années n’a fait qu’accentuer la misère proverbiale de certaines régions du pays.
La libéralisation économique n’a pas entraîné celle des esprits ; ce témoignage est un monument publié en anglais à l’étranger, captivant le lecteur par l’empathie du personnage et la force de l’écriture, à la fois précise, picaresque et nuancée.