Ce recueil de nouvelles évoque la vie de réfugiés iraniens poussés à l’exil par la violence du fanatisme dans les années quatre-vingt. Après la peur vécue dans leur pays, l’insécurité du passage clandestin vers la Turquie, l’obtention aléatoire des visas pour la France, ils sont libres mais découvrent l’isolement affectif, culturel et la difficulté de survivre en pays d’accueil. Ce sont, alors, les rencontres et les petits bonheurs partagés, comme une simple tasse de thé, qui redonnent sens à leur vie.
La seconde partie du texte, plus courte, traduit la douleur de la perte d’un enfant et la hantise qu’elle exerce sur tout le reste de la vie. C’est le passage le plus réussi du livre parce que l’absence inacceptable est exprimée avec retenue, tendresse et poésie, suscitant une réelle émotion tandis que la première partie, qui évoque surtout les serrements de coeur de l’exilé, est trop narrative et allusive. Après plusieurs essais sociologiques sur l’islam, c’est le premier texte littéraire assez inégal de Chahla Chafiq.