Chéri-Chéri

DJIAN Philippe

Denis, la quarantaine, écrivain plutôt désargenté, complète son budget en chantant, travesti dans un club. À l’annonce d’un bébé, le père de son amie l’a forcé à se marier et à habiter dans le luxueux immeuble qui lui appartient. Mais le loyer est cher. Denis devient contraint et forcé le collaborateur de son beau-père mafieux et de son homme de main. Et se trouve dans un engrenage où tout se mêle et se démêle. Philippe Djian garde ici le style parlé très spontané de Love Song (NB décembre 2013). Pas de guillemets, les dialogues s’inscrivent dans le récit, de façon naturelle, voire agréable. Pas de chapitre non plus. Les situations surviennent, les explications éclairent ensuite. Le cynisme tranquille du récit donne un humour pince-sans-rire aux péripéties saugrenues ou dramatiques, assez finement décrites pour qu’on y croie, le suspense s’intensifie peu à peu et finit par surprendre aux dernières pages de ce roman parodique, d’une liberté réjouissante.