Cherry

2003. Étudiant en première année de fac, sans problème financier, Cherry passe son temps à glander, baiser, tâter de la drogue. Il rencontre Emily et tombe amoureux d’elle. Faute de savoir que faire de sa vie alors qu’elle s’éloigne, il s’engage dans l’armée et, pendant un an, découvre les horreurs de la guerre en Irak. Revenu traumatisé, il reprend la baise et devient héroïnomane avec Emily qu’il retrouve.   Un narrateur dont on ne connait que le surnom Cherry ou « Bleu-bite » se raconte en un long monologue. L’année qu’il a passée en Irak à mener une guerre aussi cruelle qu’aberrante est au centre du livre, encadrée par l’avant et l’après. Nico Walker a composé ce premier roman, certainement en grande partie autobiographique, en prison. Écrit en une langue obscène avec de nombreux dialogues, c’est une oeuvre à l’alchimie singulière où s’allient, avec un réalisme cru, scènes de guerre et descriptions sans concession des effets de la drogue, où l’instabilité, la grossièreté n’excluent pas une certaine tendresse. Comme le dit l’auteur : « Le personnage principal est un trou du cul » dans un monde aussi dépourvu de sens que de mots pour le dire. Saisissant. Nico Walker sortira de prison en 2020. (C.P. et S.L.)