En vingt-cinq nouvelles, Stefano Benni (De toutes les richesses, NB septembre 2014) explore toutes sortes de frayeurs : celles qui handicapent, paralysent, font dresser les cheveux sur la tête ou jouent seulement à faire peur. De contes pour enfants en histoires démoniaques, les rêves se tissent d’obscures angoisses que l’auteur ravive avec talent. Ainsi, entrant par hasard dans une boutique de “Créatures” un homme acquiert un Wenge, étrange animal qui va bouleverser sa vie et l’entraîner jusqu’à une extrême violence. Tel autre se trouve progressivement « débranché » des cartes bancaires, téléphone, codes, et se dissout inexorablement jusqu’à disparaître. Plus loin, le directeur d’un musée déplorant la désaffection des visiteurs, compte sur la mise en scène rock d’une momie pour attirer le public… L’auteur alterne brillamment pochades énigmatiques ou humoristiques et sombres récits, où se croisent réalisme et fantastique, provoquant tantôt l’effroi tantôt le rire. Toujours se cachent, derrière la caricature, les travers humains et la critique sociale. (M.R. et M.S.-A.)
Chers monstres
BENNI Stefano