En 1954, le général Eisenhower se présente aux élections. Dans l’Iowa, un pasteur presbytérien veuf termine ses jours. Après un espoir de mariage déçu et un professorat d’anglais peu réussi, Glory (la dernière des huit enfants) est revenue s’occuper de lui. Elle jardine, lit la Bible… Lui et discute avec un confrère congrégationaliste, son double religieux, auquel il se heurte. Après des années d’absence, réfugié dans l’alcool, Jack l’incontrôlable et distant frère de Glory réapparaît. Ils se découvrent et leur père bénit le Seigneur de ces retrouvailles. Jack connaît la Bible, interpelle les deux pasteurs (prédestination, racisme…).
Larmes, non-dits, peur de peiner, vieilles blessures et bonheur passé sont partagés dans un récit compact faisant suite à Gilead (NB janvier 2008). En une atmosphère oppressante de respect et d’extrême pudeur, l’Américaine Marilynne Robinson analyse finement l’angoisse latente des trois personnages de ce « foyer tabernacle plein de bonté et d’étouffante grandeur » : le père révéré et fragile, le frère – brebis galeuse d’où émane cependant une sorte de grâce – et la soeur dévouée, réfugiés dans une confession commune.