Ramona arrive de Londres pour dispenser des cours de français à l’université de Chicago. Au cours de ses déambulations, elle rencontre à un concert Jonathan qu’elle recroise plus tard à l’opéra. Suzanne voit débouler dans son salon de manucure, pour un soin, le jeune homme, mécanicien dans le garage du bout de la rue. Elle lui confie la révision sa jolie voiture. Jonathan l’invite dans son loft partagé. Dans une boîte de nuit, il retrouve Ramona et lui présente Suzanne. Le trio devient vite inséparable et se retrouve tous les week-ends.
Marion Richez (L’odeur du Minotaure, HdN juillet 2014) plonge dans le coeur de Chicago, ville au passé voilé, que les gratte-ciel obscurcissent et que glace le vent. Son héroïne semble oppressée par les contrastes entre richesse et pauvreté, entre l’Amérique blanche et prospère et les laissés- pour-compte. Tout est sensations, émotions, jusqu’aux replis de l’âme. Trois solitaires, mutiques sur leur passé difficile, essayent de recréer une cellule familiale soudée par une amitié exclusive aussi soudaine qu’inexpliquée. De jolies descriptions dans un style recherché, quelquefois baroque avec de curieuses métaphores. Un petit livre qui peut plaire. (E.Ca. et M.S.-A.)