« Aucun arbre sans son pendu ». Tueries, massacres, tortures, supplices aux raffinements inouïs, intrigues machiavéliques, trahisons, corruption sont lot quotidien dans cette sinistre histoire. Au XVIe siècle, sur un îlot volcanique perdu au milieu de l’Atlantique, que se disputent Espagnols et Portugais et convoité par les Anglais, la tension est grande entre riches et pauvres, catholiques et juifs tandis qu’un “Corregidore” cupide et féroce règne sans scrupule, assisté d’ordres religieux qui se haïssent. Un espion à la solde de l’Angleterre complote contre lui et relate les événements à ses maîtres dans une correspondance aux termes châtiés et hypocrites.
Cette fois-ci Bernard du Boucheron s’est surpassé dans l’horreur. Sa plume acérée narre toutes ces atrocités avec une surabondance de termes appropriés savants, techniques, précis, distillés avec une froideur, un raffinement et une inventivité qui frisent la perversité et font froid dans le dos. On reste pantois. Mais quel talent dans l’écriture !