Bernie et Chet… un binôme fusionnel de privés de choc. Leur spécialité ? Les disparitions. Bien sûr, Bernie est un ancien flic, gentiment alcoolique, divorcé, fauché et très intelligent. Son second est fidèle, dévoué. Sa faiblesse ? Les biscuits “Rover and cie” et les chouquettes. Car Chet est un brave bâtard, autrefois chien-policier, désormais chien-détective. Ils ont accepté – une affaire alimentaire – la garde rapprochée de Princess, une minuscule chienne de concours, aussi snob que sa maîtresse. La mission se complique dangereusement de rapts… Le cerveau de Bernie et l’odorat de Chet seront-ils à la hauteur ?
Comme dans Va chercher (NB septembre 2009), Spencer Quinn prête sa plume à Chet, particulièrement inspiré. Le point de vue canin de l’enquête donne une originalité indiscutable au roman. L’odorat infaillible du narrateur démêle les pistes multiples. En observations répétitives faussement naïves, Chet s’interroge sur la psychologie de l’homme, ses graves limites sensorielles, sa supériorité stratégique et conceptuelle, sa vénalité. On entre sans surprise dans cette intrigue bien conduite jusqu’au dénouement plus rebondissant. Elle paraît surtout prétexte à un hommage sans emphase, ni pathos à la race canine. La tendresse pudique d’un auteur qui connaît bien les chiens ravira tous les cynophiles.