Chiens de la casse

BENIA Mouss

Bob, presque trentenaire, c’est Bouabdalah Benhadji, nĂ© Ă  Poissy Ă  la fin des annĂ©es soixante-dix. Chien de la casse encore tenu en laisse, il est prĂȘt Ă  mordre pour se sortir aussi bien de la pauvretĂ© rĂ©elle de sa famille que de l’image systĂ©matiquement nĂ©gative des jeunes de banlieues. C’est en prison – les petites magouilles ont abouti Ă  une grosse bĂȘtise – qu’il fait le point et revoit son enfance façonnĂ©e par la tĂ©lĂ©vision, le rock, les chaussures Ă  la mode, les ados rebelles de la citĂ©. Ses parents pourtant ne transigeaient pas avec la morale. Il avait cru que l’amour le hisserait sur l’échelle sociale. À trente ans, comment avoir encore des illusions ?

 

L’écriture est rapide, le narrateur oscille entre l’autodĂ©rision et l’amertume lucide. La lecture est rapide aussi, facile et on sourit souvent. L’auteur semble sincĂšre – le hĂ©ros est un peu son double – et sa parole ne manque pas de sĂ©duction, mais flotte une impression de dĂ©jĂ  lu.