Chinese Queer

SEVEN

Tian Fushi habite Haimen, dans une ville d’un profond ininterêt, il mène une vie elle-même d’un intérêt très relatif. Au gré du temps qui passe il noue des amitiés et des amours homosexuels dans une Chine très traditionnaliste, sans vrais lendemains ni vrais espoirs. Tian Fushi, occupe la vacuité de sa vie avec une pseudo vie sociale, une existence virtuelle via les réseaux sociaux et les messageries, une vie sexuelle intense, des plans « foireux », le tout d’une profonde stérilité. Seven, nous compte une fable urbaine contemporaine pleine de désillusions, son héros est perdu, et dans une grande tradition littéraire, l’histoire est prétexte à une réflexion plus profonde sur ce que l’on fait de sa vie et de son sens. 

Seven nous propose un album cohérent et plutôt bien abouti dans sa forme et dans le fond. La mélancolie et la langueur qui s’en dégage contrebalancent la trivialité et la violence des évènements. Le côté répétitif des rencontres et des situations amoureuses/sexuelles, peut paraitre lourd. Le dessin alterne différente technique et l’on retrouve notamment l’usage de la photocopie rappelant l’âge d’or des fanzines, le tout pouvant dérouter la lecture n’étant pas de tout repos, même si le livre dresse un portrait inattendu de la jeunesse chinoise.