À l’auberge de la petite ville de Chiusa autrefois rendue célèbre par la gravure de Dürer « le Grand Bonheur », les commentaires vont bon train. Le charme du Tyrol du sud n’a pas pu résister à la construction d’un pont autoroutier. Qui sont les coupables ? La ville est proche de la frontière autrichienne et n’en est pas à sa première avanie. Comme dans Le mardi de la forêt (N.B. fév. 2004) dont l’analyse pourrait presque être reprise in extenso, le lecteur est pris dans une avalanche de digressions, de ragots et autres considérations sur l’état du monde. Que voilà une satire d’une pertinence redoutable ! Quant au style, narratif, descriptif, allusif, imagé, parlé, fait de dialogues, de monologues et pour tout dire volubile – pas un seul alinéa – il pourra séduire ou hélas rebuter, mais il véhicule parfaitement et férocement l’absurdité latente de notre civilisation.
Chiusa.
MAIER Andreas