Chroniques des quais.

WOJNAROWICZ David

Dans ce recueil de brèves chroniques, il n’est question que de sexe, de préférence homo, de drogue, de violence souvent gratuite ; la “baise” pédé est décrite dans toute sa crudité. Des combines mafieuses permettent de se faire un maximum d’oseille, jusqu’au jour où on se retrouve sans le moindre “kopek”. Hormis quelques instants de jouissance, une certaine sensibilité aux beautés de la nature, ce monde n’a rien d’attrayant : quasiment fauché, sans lieu où crécher, un paumé s’avoue complètement bousillé, crevé dans sa chair et sa cervelle, infoutu de créer une structure qui ne soit pas le chaos, il ne veut plus vivre, mais broie tellement de noir qu’il n’a pas le courage de se jeter du haut d’un immeuble ou d’un pont ; il va à la dérive au hasard des rencontres.

 

Difficile de prétendre trouver plaisir à la lecture de ces textes sordides, vite écoeurants, dénués d’humour. Ils possèdent une telle puissance d’évocation qu’ils nous plongent dans l’univers du marginal errant que nous préférons ignorer.