Tout le monde connaît Churchill auquel on a déjà consacré plus de mille livres. Il semblerait bien qu’aucun d’eux n’approche celui qu’Andrew Roberts, biographe britannique de tout premier plan, a publié en 2018, aujourd’hui traduit en français. C’est une œuvre superbe à bien des égards, d’abord par son incontestable intérêt, ensuite par l’incroyable quantité de faits nouveaux et d’explications inédites qui truffent le texte, enfin par sa taille, plus de 1200 pages – sans la moindre illustration ! Tout au plus peut-on regretter l’abondance de citations et les répétitions qui lassent un peu sans cependant diminuer le moins du monde l’attrait ni le magnétisme indéniable de cette contribution magistrale. L’auteur y défend une thèse intéressante : très fier de ses origines patriciennes, Churchill a toujours cru en son étoile. Fort de cette inébranlable confiance en lui, aidé par sa formidable mémoire et s’appuyant sur un art oratoire parfaitement maîtrisé, il s’est préparé pendant quarante ans pour se retrouver en 1940 l’homme qu’il fallait à l’endroit qu’il fallait. Avoir le temps de lire ce livre est un régal. (J.M.)
Churchill
ROBERTS Andrew