Cinq kopecks

Hospitalisée en fin de vie, une femme évoque son passé devant sa fille. Née dans le Palatinat juste après la guerre, d’une mère infantile et d’un père dominateur, elle est laide, mais très douée. Après la chute du mur, elle suit sa famille à Berlin où son père ouvre une boutique de mode. Elle l’aide, tout en étudiant la médecine. Elle rompt avec son fiancé, après avoir été violée par un voisin ukrainien auquel elle prétend néanmoins vouer un amour impossible dont il ne lui restera qu’un enfant à élever seule.  Première oeuvre d’une romancière installée en Israël dans laquelle, peu avant la mort de sa mère, une fille expose, avec beaucoup d’affection et très en détail, la vie de celle-ci dans une langue acérée. C’est un récit lent et minutieux, fouillant dans ce qu’il y a de plus intime chez sa mère. Cette femme intelligente, que sa laideur a isolée dans son enfance et dont l’environnement familial n’a pas favorisé l’épanouissement affectif, est le déni des réalités et a tendance à l’affabulation. On se perd au milieu de ce roman original situé dans le cadre de Berlin réunifié où persiste l’incompréhension entre Ossis et Wessis. (P.S. et J.M.)