Instituteur dans un hameau au coeur du désert australien, John Grant se réjouit de partir en vacances à Sidney. L’attente prolongée d’un train, une perte au jeu, trop d’alcool, le font échouer sans un sou à des centaines de kilomètres de toute civilisation. Le paysage est morne, la chaleur accablante, la poussière omniprésente. Pendant cinq jours interminables, il vit aux crochets d’autochtones tapageurs et brutaux, partageant leurs loisirs : de cuites démesurées en chasses aux kangourous qui tournent au massacre. L’humiliation et le dégoût le conduiront, presque, au suicide.
Ce premier roman d’un auteur australien, publié en 1960 et adapté au cinéma, conte la désintégration d’un intellectuel qui, privé de ses repères habituels, se laisse doucement aller à la dérive comme s’il avait délibérément décidé de se détruire. Le style est simple et visuel, l’enchaînement des événements mène inexorablement, tel une tragédie classique, vers une catastrophe… qui n’arrive pas.