Cinq minutes et des sablés

SERVANT Stéphane, BONACINA Irène

Dans sa maison, une Petite Vieille s’ennuie tellement qu’elle n’attend plus que la Mort. Quand elle arrive, la Vieille, en bonne hôtesse, lui propose du thé, puis confectionne des sablés au gingembre pour l’accompagner. Elles ne sont pas à cinq minutes près ! Alléché, le chat de la voisine pointe son museau, les deux femmes jouent avec lui, puis arrive la voisine elle-même, un violoniste attiré par le bruit, etc. À chaque fois, la Mort s’extasie et la Vieille est ravie. Ça se termine par une gigantesque fête. La Mort reviendra plus tard, ça n’est plus si pressé. Ce joli album célèbre à rebours la vie, en partant de la lassitude complète. À chaque arrivant, la petite vieille redécouvre un peu de sa saveur : le jeu, le rire, la musique, la danse, la convivialité. Le texte est rythmé par des structures identiques qui se répètent, comme une ronde. L’élément de surprise est faible, on s’attend à la conclusion, mais un charme agit, grâce aussi aux illustrations toutes de délicatesse et de tendresse. Un peu à la Sempé, avec leur trait fin et des couleurs douces à l’aquarelle, elles suggèrent un univers rétro et chaleureux, un peu désuet. Cependant, les enfants ont-ils besoin qu’on leur explique que la vie vaut la peine d’être vécue ? (M.D.)