Titi, Mouss, Toufik, Vlad et Dijou, pour s’être légèrement trompés de bougies sur le gâteau d’anniversaire du policier qu’ils avaient pris en pitié, sont envoyés à la campagne en rééducation. Mais la campagne, quand on vient de banlieue et qu’on n’y connaît vraiment rien, ça fait peur et c’est bourré de surprises. Traire une vache, s’occuper d’un cochon, déterrer les pommes de terre ou récupérer les oeufs, autant d’expériences déconcertantes. Heureusement, il y a aussi Laetitia, la fille du fermier, même si ce n’est pas facile de parler d’amour quand on a les films pornos pour référence.
Âmes raffinées s’abstenir. La BD conjugue avec allégresse et sans complexe les clichés et caricatures sur les banlieues et sur la campagne. Le fermier arbore béret, grosse moustache et fourche, les lascars ne connaissent rien en dehors de leur sous-culture urbaine. C’est plutôt lourdingue (Dijou se prend une « éjaculation faciale » de la vache, Mouss découvre que les oeufs sont le « caca des poules », etc.). Mais on peut rire des déconvenues et du langage fleuri des héros, et quelques trouvailles sont assez réussies. L’abattoir (à l’architecture évoquant Auschwitz) fabrique, directement à partir du cochon, pâté, saucisson… et fraises Dagata à la gélatine de porc. Dessin et colorisation sont plutôt soignés pour une production humoristique.