Elle s’appelle Solange. À Clèves, dans les Pyrénées, du haut de ses dix ans et déjà femme, elle attend l’avenir. Une quête à la fois frénétique et retenue entre école, copines et refuge chez le voisin, sorte de nounou auprès de qui elle trouve l’harmonie et la sécurité lorsque ses parents sont absents.
Marie Darrieussecq prête à une petite fille un certain enthousiasme pout découvrir ce qui se cache derrière les mots et une imagination débridée quant à la sexualité. Marquée par la vision du sexe de son père un soir de beuverie, Solange apporte des réponses enfantines à ses interrogations de femme ; des questions qui excitent autant qu’elles font peur. Plus proche par sa sensualité de Truisme (NB octobre1996) que de Tom est mort (NB août-septembre 2007), le récit très cru se fait l’écho des petits traumatismes de l’enfance, des humiliations et des idées reçues des années soixante-dix. Si le sujet est scabreux par la précocité du passage à l’acte et l’apprentissage appliqué de la fellation par une toute jeune fille, il est compensé par l’écriture et l’alchimie entre candeur, licence et humour ironique qui jalonnent ce parcours initiatique.