Son père est un très vieux monsieur en sursis : le cœur. Aveugle, il est logé par son fils dans un fouillis inextricable. Un jour, il lui fait un cadeau, la chevalière aux armes de la famille, qui vient de son arrière-grand-père, Louis, mort en 1914 dans un assaut héroïque, à cheval, sabre au clair, face à l’artillerie allemande. Il enjoint à son fils, en contre-partie, de faire des recherches sur l’ancêtre et sur cette dernière charge de cavalerie de l’armée française.
L’auteur s’est déjà penché sur une figure marquante de ses ascendants (la Grâce, Les Notes novembre 2020). Ici, il confronte et explique l’un par l’autre, son père, coureur invétéré, et le grand ancêtre… et de poursuivre une quête à travers le temps et l’espace ; des détails anciens et modernes viennent à point pour relancer avec vivacité des recherches qui transforment le narrateur en lui faisant découvrir sa propre histoire, la vie présente de son père entouré des soins attentifs d’une jolie fille et dont l’état s’aggrave… ce père chéri des siens, que cela sauve une fois de plus ! Et en contrepoint, qui était le fameux arrière-grand-père ? De nouveaux détails tombent à pic, tout s’enchaîne, avec élégance et chagrin, photos à l’appui. C’est toute la famille qui ressuscite depuis Jeanne d’Arc… ou à peu près ! L’archéologie de la généalogie est vive, entraînante et cette quête passionne. (E.B. et L.K.)